
Depuis aussi longtemps que je me souvienne, je me morfonds. Pour des petites choses, aussi insignifiantes soient-elles, et pour des plus grosses. C’est comme des grains de poussière dans ma tête. Parfois cette poussière m’embrouille les yeux, parfois elle m’étouffe. J’ai beau faire du ménage, j’ai beau ventiler, cette poussière reste collée. J’ai l’impression que ma tête est un vieux placard.
Pendant longtemps, trop longtemps, j’ai pensé que cette poussière, cette lourdeur dans mes pensées, était normale. Je pensais que c’était inéluctable, comme le soleil dans le ciel. Je pensais que de m’inquiéter pour toutes les possibilités qui peuvent arriver dans une situation donnée était la meilleure façon d’utiliser mon énergie, mon temps. Je pensais que j’étais sage d’avoir toujours un plan B, un plan C et même un plan D. Je pensais que c’était ça, la vie, d’avoir des plans D tout le temps et pour tout.
Parfois c’est inné, parfois c’est acquis. Peu importe. On peut décider de vivre sans changer, ou essayer de s’améliorer. Un jour, quelqu’un de sage m’a dit que les dépressifs vivent dans le passé, que les anxieux vivent dans le futur, mais que les gens heureux vivent dans le présent. J’ai choisi de dépoussiérer mon cerveau, petit peu par petit peu. Je ne suis pas parfaite et je ne serai jamais parfaite, mais tranquillement, je vais essayer de commencer à voir clair, je vais essayer d’apprendre à vivre dans le présent.
Bravo, voila une très bonne démarche ! 🙂