La journée avait commencé avec un réveil comparable à un coup de masse sur la tête lorsque nous avions été contraints de quitter le lit douillet de l’hôtel avant les premières lueurs de l’aube. Tout ce cirque pénible avait été réalisé dans l’espoir d’assister à un lever de soleil grandiose au-dessus du temple. À notre grande déception, le soleil avait décidé de faire la grâce matinée ce matin-là et de se faire remplacer par un voile de nuages, nous laissant avec un sentiment d’amertume et une fatigue insatiable. Malgré l’absence des couleurs dorées typiques d’un lever de soleil au-dessus du pavillon central, je dois avouer que la vue était déjà grandiose à 4:35 du matin.
Angkor Wat se tenait debout, droit devant nous, malgré toutes les années et les histoires qu’il avait connues. Il était magnifique, seul un fou n’aurait pu reconnaître sa beauté préservée malgré son grand âge. Sans maquillage, il se présente toujours sous son meilleur jour. Souvent considéré comme la huitième merveille du monde, ce temple est le symbole du Cambodge et le plus grand monument religieux au monde. Un lieu unique qui raconte l’histoire d’un peuple et qui offre un aperçu de sa riche culture. Ce lieu sacré se trouve dans le complexe monumental d’Angkor, situé au nord de Siem Reap au Cambodge, au même endroit que plusieurs autres centaines de temples ont été construits entre les IXe et XIVe siècles par les rois d’Angkor. Les lieux dégageaient une telle prestance qu’il était impossible de ne pas s’y sentir vulnérable et insignifiant.
En entrant par la porte d’entrée principale du temple, je me serais crue comme l’aventurière du temple perdue, la horde de touristes à mes trousses en plus. J’étais fascinée par la beauté de sa structure et de ses bas-reliefs. J’ai compris, après m’être perdue à plusieurs reprises dans son enceinte, pour quelles raisons il faisait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO et pourquoi les Cambodgiens en étaient aussi fiers. Je me suis demandé à quoi ressembleraient nos constructions dans 1000 ans et j’en ai conclu qu’il n’y avait pas la moindre chance qu’elles soient encore debout. Il faut croire qu’autrefois les gens avaient compris l’importance de bien faire les choses.
Ils annonçaient 40°C avec un facteur humidex à vous faire perler le dessous du nez et un soleil plein la tête, question de bien vous rôtir tous les moindres recoins de votre épiderme. J’étais reconnaissante d’avoir engagé pour la journée notre petit chauffeur de Tuk-Tuk à l’air sympathique plutôt que d’avoir loué des bicyclettes pour faire la visite des environs comme le suggérait le Lonely Planet. Un point pour les apprentis-voyageurs – zéro pour le Lonely Planet. Il faut croire que cette bible des routards n’a pas toujours raison.
On s’était fait dire par d’autres touristes avant notre arrivée qu’il ferait chaud, mais jamais je n’aurais pensé qu’une telle chaleur était possible. À 9h00 du matin, nous avions déjà l’impression d’être dans un four à pizza tellement la chaleur était insupportable. Je n’osais même pas imaginer à quoi ça ressemblerait rendu à midi!
Nous avons visité quatre temples cette journée-là, tout en suant notre vie et en engloutissant une quantité astronomique d’eau embouteillée pour survivre à cette température aberrante. La plupart des temples étaient encore en très bon état, tandis qu’il ne restait que quelques pierres à l’emplacement de certains. J’aimais m’imaginer la splendeur de cet endroit il y a seulement quelques siècles. L’endroit grouillait aujourd’hui d’autobus touristiques et de jeunes voyageurs en quête de merveilles.
Malheureusement pour les temples, la pollution et l’augmentation accrue de visiteurs accélèrent leur détérioration. Le nombre de touristes est passé de 60 000 à 1999 à 2,5 millions en 2011. De plus, la corruption est également au rendez-vous lorsqu’il s’agit de la gestion et de la préservation de ces temples, véritable poule aux œufs d’or pour un pays où plus de 35% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Je ne serais pas surprise d’entendre parler d’un AngkorDisney d’ici les prochaines années. Souhaitons juste que la conservation primera sur son aspect lucratif.
Merci de nous faire découvrir cet endroit!
Ce fût un plaisir 🙂