Un miracle s’est produit hier : les organisations étudiantes et le gouvernement ont convenu d’une entente de principe pour cesser le conflit qui sévit depuis trop longtemps. Après près de trois mois de grève, pendant lesquels madame la ministre semblait jouer à l’autruche, il était plus que temps que les choses se règlent! La situation des dernières semaines, qui ressemblait plus à un jeu d’orgueil plutôt qu’ à un débat concernant l’égalité de l’accès à l’éducation, ne laissait pourtant pas présager qu’une entente pourrait voir le jour de sitôt. Il faut comprendre que madame Beauchamp était au pied du mur. En effet, la date limite pour sauver la session hivernale étant imminente, une entente entre les divers intervenants était plus que nécessaire.
Lorsque même un ancien ministre de l’éducation, Jean Garon, remettait en question la pertinence de madame Beauchamp au pouvoir, c’est qu’il y avait bel et bien un problème aux commandes. Le ministère de l’Éducation semblait voguer sans pilote depuis quelques mois, et c’est peu dire. Dans une lettre au ton réprobateur, l’ancien ministre ajoutait que madame Beauchamp aurait peut-être dû faire ses devoirs avant de tenir tête aussi longtemps aux manifestants pour finalement prendre en considération certain de leurs points qui font du sens. En effet, elle a réalisé, il y a tout juste une semaine, que la demande des associations étudiantes de demander aux recteurs des universités de rendre publiquement des comptes sur leur gestion faisait du sens. Il me semble que, pour le commun des mortels, il était évident qu’il fallait commencer par le haut de la pyramide afin de faire des économies dans le système de l’éducation avant de demander aux étudiants, qui sont souvent moins fortunés, de se serrer la ceinture.
Et puis on dira ce que l’on voudra mais, les étudiants, ils ont le droit d’avoir des téléphones intelligents et des voitures car le débat n’était pas là! Il ne s’agit pas de décider si les jeunes ont le droit de se procurer des biens de luxe pendant leurs études mais plutôt de justifier des hausses de frais de scolarité qui sont excessives. L’insulte suprême dans cette situation chaotique est que le gouvernement n’a même pas tenté de faire une meilleure gestion de l’argent déjà disponible dans le système d’éducation. Il serait donc grand temps qu’on cesse de pointer du doigt des points inutiles qui ne feront pas avancés les choses car, au moins, ces étudiants fortunés ont une tête sur les épaules, ils se battent pour une cause qui leur tient à cœur et ils savent souvent mieux se comporter que les adultes au pouvoir!
Et que faisait donc le premier ministre à part des blagues au détriment des étudiants pendant cette situation chaotique? Chose certaine, les libéraux ne se seront pas fatigués à se creuser la tête pour trouver des solutions à cette crise. J’imagine qu’ils avaient leurs raisons mais, voilà, je ne les trouve pas. L’attitude des libéraux dans cette situation a été pour le moins troublante car, depuis le début du conflit, ils ne semblaient pas très intéressés à régler la situation. Essayaient-ils de faire passer les étudiants pour les mauvaises personnes et ainsi détourner l’attention de tous leurs autres scandales?
Peu importe l’issu de cette grève il y aura au moins une chose de positif : les leaders des organisations étudiantes se seront fait un beau capital politique pour avoir si bien représenté les étudiants en grève. Il ne reste plus qu’à voir si les membres des associations étudiantes accepteront l’offre offerte par le gouvernement.