On se serait cru en pleines vacances de la construction en ce lundi 16 avril 2012. À trois heures de l’après-midi, le mercure indiquait 27 degrés Celsius à l’aéroport Jean-Lesage, soit 6 degrés de plus que l’ancien record de chaleur datant de 1958. Tandis que les propriétaires de terrasses jubilaient de bonheur, les propriétaires et gestionnaires d’attractions hivernales mangeaient leurs bas. La glace au colisée Pepsi fondait à vue d’œil avec la chaleur qu’il faisait dans l’amphithéâtre pendant un match de la série éliminatoire des Remparts. Situation normale pour cette période de l’année ou est-ce que dame nature serait en ménopause?
La neige ayant disparu de nos terrains depuis déjà plusieurs semaines, cette journée du mois d’avril affichait des scènes estivales plutôt qu’un décor printanier. Cette tournure des évènements fait certainement des heureux mais, pour ma part, je me questionne quant à savoir ce qu’il s’est passé avec notre hiver québécois? Où sont passés mes 4 mètres de neige sur mon terrain qui prend des mois avant de disparaître complètement? Et où est donc passée cette fameuse tempête de neige du mois d’avril qui perturbe chaque année les petits pressés qui ont mis leurs pneus d’été trop tôt? Est-ce que nous devons nous inquiéter de ces températures anormalement chaudes en début de printemps?
J’entends souvent, à ma plus grande exaspération, des individus affirmer que c’est tant mieux si la terre se réchauffe car on va avoir du temps plus doux au Québec, au diable les pays qui sont déjà chauds avec leurs problèmes. Ces mêmes inconscients affirment souvent que toutes ces vagues de chaleurs et phénomènes climatiques extrêmes que nous connaissons depuis le début du nouveau millénaire ne sont certainement pas reliées au réchauffement climatique. Je préférerais me dire que c’est le cas, que le réchauffement climatique n’est qu’un mythe pour faire trembler de peur l’humanité, mais ce ne l’est malheureusement pas. J’imagine qu’ils ne savent pas que, si la tendance se maintient, New York et beaucoup d’autres villes pourraient disparaître de la surface du globe avec l’augmentation du niveau de la mer due à la fonte des glaciers. Je n’ose même pas imaginer ce qu’il va se passer avec les écosystèmes sensibles, notamment les récifs de coraux. Je sens ici les reproches concernant mon approche trop alarmiste mais il ne faut pas se fermer les yeux sur les impacts de ce réchauffement sur l’ensemble du globe.
Des spécialistes du climat, connu sous le nom original de climatologues, affirment que les vagues de chaleur record que nous connaissons ne se seraient probablement pas produites si la terre n’était pas en train de se réchauffer. Ces chercheurs signalent que plusieurs évènements extrêmes de la dernière décennie ne se seraient pas produits si le phénomène de réchauffement climatique dû à l’action humaine. Il est estimé qu’il y aurait eu une augmentation de 30% des canicules en Europe et qu’il y aurait deux fois plus de records de chaleur que de records de froid en Australie et aux États-Unis en raison du phénomène de réchauffement. De plus, la vague de chaleur que le Québec a connue au mois de mars dernier serait également due au réchauffement climatique. En bref, notre belle grosse planète bleue se transforme en patate chaude.
Certes, nous ne pouvons expliquer tous les maux de la terre par le réchauffement climatique mais il est important de garder en tête que ce réchauffement est déjà à nos portes et qu’il est inévitable, cessons donc de nous rentrer la tête dans le sable.