Bonne nuit pays imaginaire…

Qu’est-ce qui vous fait le plus peur ou le plus de peine dans le fait de vieillir? Est-ce que c’est de constater que votre physique change? D’avoir commencé à aimer les postes de radio que vous détestiez étant jeunes? De réaliser que votre naïveté a laissé place au doute? De constater que vos valeurs et intérêts ont changé, que les groupes de musiques qui vous faisaient vibrer lorsque vous étiez jeunes ne vous rejoignent plus? De réaliser que vous avez perdu contact avec vos amis inséparables de votre adolescence? De constater que vous allez inévitablement perdre un jour ou l’autre des gens qui vous sont chers?

Pour ma part, je réponds oui à toutes ces affirmations. Ces faits sont ma réalité. Il ne s’agit pas d’une triste réalité, loin de là, mais je suis aux prises avec une nostalgie de cette jeunesse qui s’est envolée trop vite. Je ne considère pas le fait de vieillir comme un châtiment en soi mais il m’apparait évident qu’il faut apprivoiser ces changements, chose que j’ai clairement de la misère à mettre en branle. Je viens de ce pays imaginaire où les adultes n’existent pas, où les pensées heureuses nous permettent de voler et où les fées clochettes existent. Je me sens parfois comme un enfant perdu dans ce monde de responsabilités et de rôles. À l’occasion, j’aurais juste envie de me faire une cabane avec les coussins de mon divan et d’y passer mes journées, comme dans le temps. Ma naïveté s’est estompée, ma folie semble s’essouffler. Je continue de chercher ma place dans une société trop bien réglée où j’ai l’impression que tout le monde avance à une vitesse effrénée sauf moi. J’ai l’impression d’être dans la marge de ce tracé déjà dessiné.

Lorsque je m’arrête pour y penser, je réalise que nous vivons tous ces changements, que nous apprenons, à notre rythme, à devenir la personne que nous serons, à devenir cet adulte au cœur d’enfant, ce salarié rêveur, et, éventuellement sûrement, à devenir les parents protecteurs que nous serons. Pour ma part, je quitte tranquillement un monde de Calinours, un monde de naïveté et de simplicité, pour joindre le monde des grandes personnes. Dans ce monde, nous sommes les seuls responsables de la personne que nous serons, des valeurs que nous aurons, du message que nous transmettrons au reste du monde. Nous devons y apprendre à vivre avec nous-mêmes mais surtout à agir de façon à respecter la personne que vous serez. Vieillir n’est pas une punition en autant que l’on sache qui nous voulons devenir et ce que nous sommes prêts à faire pour le devenir. De grâce, ne vous perdez pas en cours de route.

Sur ce, je dis au revoir à ce pays imaginaire, à cette naïveté, à cette douce folie et pureté que seul un enfant peut connaître afin de regarder vers l’avenir avec l’espoir d’être à la hauteur de mes attentes.

Bonne nuit pays imaginaire…

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