À quel moment les jeunes sont-ils devenus complètement désillusionnés par rapport à leur carrière? Depuis quand les étudiants peuvent commencer jusqu’à quatre bacs différents sans jamais être certain que c’est vraiment celui qui les intéresse? Est-ce que c’est parce qu’ils ne s’informent pas suffisamment sur le domaine ou tout simplement parce qu’ils ne savent juste pas ce qui les intéressent?
Je fais partie de cette génération d’individus qui se cherchent et qui ne savent pas encore après cinq années d’université si le domaine dans lequel ils ont étudiés les intéresse vraiment. Le nombre démesuré de choix et de programmes qui s’offrent à nous depuis notre enfance n’a fait que tout compliqué, contrairement à nous ouvrir des portes comme c’était le plan. Seuls quelques chanceux de notre génération savaient dès leur plus jeune âge qu’ils voulaient devenir médecin, avocat, journaliste, policier ou même professeur. Par contre, pour ce qui est des autres professions, ce n’est pas quelque chose qui est inné en nous. On ne naît pas en sachant qu’on veut devenir technicien en médecine nucléaire ou ingénieur civil en environnement. Je n’ai jamais entendu dans ma jeunesse un autre enfant me dire qu’il voulait devenir agronome spécialisé dans les terres en jachères! À l’occasion, certains jeunes rêveurs pouvaient me dire qu’ils rêvaient de devenir astronaute ou pilote de jet, même moi je voulais devenir un bandit avant de comprendre qu’ils ne sont pas gentils.
Ce que je constate c’est qu’on ne sait foutument pas ce qui nous intéresse à moins qu’on fasse du essai et erreur et, malheureusement pour notre génération, notre diplôme c’est notre vie. Il n’y a plus de possibilités pour nous de terminer nos études avec un diplôme en littérature et devenir gestionnaire dans une usine de savon. Maintenant, les gens se sur-spécialisent et essaient d’obtenir les diplômes nécessaires pour obtenir leur job de rêves. Lorsqu’ils ont leur emploi qui était supposé être leur job de rêves, ils réalisent que ce n’est pas ce pourquoi ils ont tant étudié durant ces innombrables années. Souvent, ces gens insatisfaits peuvent retourner aux études s’ils n’ont pas encore d’hypothèque ou d’enfants avant de faire cette constatation afin d’étudier dans un autre domaine qui, on l’espère, leur permettra d’avoir leur vrai job de rêves. Sinon, ils se noient dans leur routine de huit à cinq et finissent par oublier ce pourquoi ils ont tant étudiés. La question se pose : est-ce que c’est nous le problème ou est-ce que c’est le système qui est mal fait pour notre génération?
Une vie moins ordinaire 
Intéressant ce que vous dites, mais j’apporte des bémols. Plusieurs jeunes de vos générations pensez obtenir le gros job parfait en sortant des études. Puis, il y a cette catégorie d’étudiants éternels qui font tout pour repousser leur entrée sur le marché du travail et les responsabilités qui en découlent. Bacc par dessus bacc et à 31, 32 ans, ils quittent l’université la tête entre les jambes. C’est tellement moins de responsabilités la vie universitaire.
Merci pour votre commentaire. Je trouve que vous avez tout à fait raison. Il est évident que la situation que je décris dans mon texte n’explique pas toujours le choix de certains jeunes de rester aux études pendant plusieurs années. Par contre, je crois aussi qu’il serait injuste de penser que la plupart des jeunes préfèrent rester à l’école que de prendre leurs responsabilités en allant sur le marché du travail. Je connais moi-même plusieurs personnes qui vivent cette situation d’indécision par rapport à leur carrière et qui ont de la difficulté à trouver leur voie. Il n’est pas toujours évident de faire le bon choix du premier coup.